Pourquoi les végans ne portent pas de laine ? 5 raisons éthiques
« C’est naturel de tondre un mouton ! On a toujours fait ça. »
Toi aussi tu as déjà entendu cette phrase ?
Ou celle-ci peut-être : « De toute façon si on ne les tond pas ils finissent par mourir, c’est pour leur bien. »
Mais sais-tu vraiment ce qu’il se cache derrière l’industrie de la laine ?
Loin d’être un moment de connivence entre l’éleveur et son ruminant, cette pratique exploite l’animal. On est loin du cliché de la laine pyrénéenne, du mouton qui pâture et qui remercie son éleveur de l’avoir tondu.
Alors pourquoi les végans ne portent pas de laine ? 5 raisons éthiques développées dans cet article. Tu comprendras pourquoi il est temps de boycotter les vêtements et pulls en mohair.
Pourquoi les végans ne portent pas de laine ? 5 raisons
La production mondiale de laine est relativement conséquente. Chaque année des millions de françaises achètent cette fibre textile qu’on retrouve dans les vêtements, accessoires, mobiliers…
Sais-tu combien de type il en existe ?
On en décompte 5 principales :
La laine de mouton mérinos (la plus courante, j’y reviens ci-dessous)
La laine mohair (c’est la chèvre angora qui la produit)
La laine angora (c’est à partir du lapin angora à qui on épile les poils à vif - et la peau au passage, qu’on la fabrique)
La laine cachemire (issue de la chèvre du Cachemire, en Inde)
La laine alpaga (c’est le lama alpaga qui la fabrique)
Cette matière textile a de nombreux avantages (elle tient chaud, isole, est résistante…). Le souci, c’est lorsqu’on s’intéresse de plus près aux secrets de sa fabrication… L’envers du décors est assez horrifiant… Voici 5 raisons qui expliquent très concrètement pourquoi les véganes ne portent plus de laine.
Raison n°1 - Maltraitance animale : la tonte est douloureuse pour le mouton
Le mouton ne prend pas plaisir à se faire tondre. C’est aussi simple que cela. Aujourd’hui une association de protection des animaux comme Peta a dévoilé que plus de 116 élevages de six pays visités sur quatre continents1, la maltraitance est présente.
La plupart des tondeurs ne sont pas payés à l’heure mais au rendement. Par conséquent, iels n’hésitent pas à assommer le mouton lors de la tonte, le frapper, l’enchaîner. Et certain·es par souci de rentabilité tondent si rapidement que la peau des moutons est entaillée. Peta a ainsi photographié dans de nombreux élevages des ruminants blessés à vif pendant la tonte.
Loin d’être une pratique indolore et agréable, l’extraction de la laine n’est donc pas respectueuse du bien-être animal.
Raison n°2 - Incohérence éthique : le mouton mérinos a subi des modifications génétiques pour produire beaucoup de laine
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est à cause de l’humain si le mouton ne perd plus sa laine. Le mouflon (ancêtre de ces ruminants) possédait la capacité d’adapter la pousse du poil au cours des saisons. Mais par souci de rendements productifs, l’humain a sélectionné génétiquement une race, le mouton mérinos, pour lui faire produire une quantité de laine constante.
Si cette espèce est donc dépendante de l’humain, c’est parce que l’humain l’a rendu comme tel.
En achetant un pull en laine, beaucoup pensent donc faire une bonne action. Or, se vêtir de cette matière textile n’a rien de naturel ou d’éthique : on a modifié l’animal pour mieux l’exploiter.
Raison 3 - Pratique atroce : le mulesing dans l’industrie lainière
Encore une fois, l’humain pense d’abord à la rentabilité économique plutôt qu’à la sentience de l’animal qu’il utilise à des fins textiles. Je t’explique.
Le mulesing est une technique d’ablation d’une partie de la peau autour de l’anus du ruminant. Pourquoi pratiquer cet acte chirurgical ? Parce que dans certaines régions - comme en Australie, la myiase fait des ravages. Cette petite mouche pond ses oeufs sous la peau des mammifères.
Pour éviter que la myiase pondent dans la zone périanale du mérinos, on lui retire donc la chair à vif autour de cette zone. Des scientifiques ont en effet remarqué qu’en pratiquant cet acte sans anesthésie, les mouches ne pondaient plus, et qu’on pouvait tondre la laine sans problème. C’est extrêmement douloureux pour l’animal mais qu’importe, cela évite des pertes et des soucis aux éleveurs/euses…
Alors, inventivité ou véritable horreur ? À vous d’en juger. J’imagine que tu comprends plus clairement pourquoi les végans ne portent pas de laine…
Raison 4 - Sentience animale : de terribles conditions d’élevage
Je ne vous apprends rien… les conditions d’élevage dans l’industrie lainière sont tout aussi inhumaines qu’en élevage bovin ou porcin…
Les ruminants ont peu de place, confinés dans des petits boxes où ils ne voient pas la lumière du jour. Leur vie est relativement courte. Les éleveurs ont beaucoup de pertes. La surmortalité causée par les conditions d’élevage en est la cause.
Si tu souhaites en savoir plus sur l’élevage intensif, je te redirige vers mon article "Zoom sur les impacts écologiques des modes d’alimentation".
Raison 5 - Environnement : la production lainière n’est pas aussi écologique qu’on ne le pense
La laine est-elle éco-responsable et éthique ? Le bilan est mitigé.
La laine, étant majoritairement un produit importé (Australie, Chine, Nouvelle-Zélande…) son bilan carbone n’est pas aussi neutre qu’on pourrait le croire. Naturellement, d’autres fibres textiles comme la viscose ou l’élasthanne polluent. Mais les élevages ovins sont responsables d’émissions de GES. Ils rejettent également des produits chimiques polluants qui se retrouvent dans les cours d’eaux et nappes phréatiques. Les excréments et les traitements anti-parasitaires détruisent la faune et la flore.
D’un point de vue environnemental et écologique, la laine fait donc profil bas…
Finalement pourquoi les végans ne portent pas de laine ? Parce qu’il existe des alternatives !
Aujourd’hui les alternatives véganes au cachemire, à la soie ou au cuir sont nombreuses !
On sait créer des fibres qui s’apparentent à la laine, aussi résistances et douces que l’originale… mais avec la souffrance et la cruauté en moins !
Voici des matières textiles alternatives :
Le chanvre,
Le bambou (attention à sa provenance, et l’engagement éco-responsable de la marque)
L’ortie,
Le soja,
L’eucalyptus.
Des marques comme Weganool proposent des vêtements en caloptropis et coton biologique dont la texture ressemble de très près à une marque non-végane.
Sache même qu’il est possible de faire du tricot en laine vegan… ! La marque Onion fabrique des pelotes à base de fibres d’ortie.
Je suis certaine que dans les années à venir, les avancées en terme de matière textile 100% vegan seront plus qu’étonnantes. Et toi, qu’en penses-tu ?
À la lecture de cet article, tu as des questions ou l’envie de me partager tes propres astuces ? Je t’attends sur mes réseaux !